Les Chroniques d'Arkhan

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Taarmel Saga

Introduction

e silence régnait dans la nuit. Seul le feu de bois éclairait d'un éclat pourpre les contours de la grande harpe. Tous les yeux étaient tournés vers la barde quand elle posa ses doigts sur les cordes. Pendant une seconde le monde s'arrêta. Avant que le village ne se rende compte qu'elle avait commencé à jouer, un arpège s'échappa des mains de la harpiste. Dans la nuit, une balisette repris la trame musicale, bientôt suivie par une mandoline et un psaltérion qui tricotèrent leur mélodie. Comme s'il comprenait que l'on allait parler de lui, le nouveau-né quitta sa mère des yeux et se tourna vers la harpiste. L'émotion tenaillait l'assistance quand celle-ci commença sa déclamation.

e Taarmelaan est-il ma langue maternelle ? Non, je suis née à Zern où on ne le parle plus. Suis-je même Taarmelienne ? Vraiment, je le crois. Mais de pure race ? Qu’en sais-je et qu’importe ? Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ? Oui et non : différente. Mais alors vous ne comprenez plus. Qu'appelons-nous être Taarmelien et d’abord pourquoi l’être? Arkhante de naissance, je suis nommée Arkhante et j’assume à chaque instant ma situation d’Arkhante. Mon appartenance à Taarmel n’est en revanche qu’une qualité facultative que je puis très bien renier ou méconnaître. Je l’ai d’ailleurs fait : j’ai longtemps ignoré que j’étais Taarmelienne. Arkhante sans problème, il me faut vivre Taarmel en surplus, ou pour mieux dire " en conscience " : si je perds cette conscience, Taarmel cesse d'être en moi; si tous les Taarmeliens la perdent, elle cesse absolument d'être. Taarmel n'a pas de papier. Elle n'existe que dans la mesure où à chaque génération, des hommes et des femmes se reconnaissent Taarmeliens. A cette heure, des enfants naissent en Taarmel. Seront-ils Taarmeliens? Nul ne le sait. A chacun l'âge venu de la découverte ou de l'ignorance."

ourdons et veuses, de leur chant si semblable à la voix humaine, reprirent le thème musical alors que les instruments à cordes détricotaient leurs arpèges et se rejoignaient dans le silence. 

Cérémonie de baptême dans un village Taarmelien.

TAARMEL SAGA

nalyse d'une histoire transmise par voie orale

aarmel Saga est l'une des pièces maîtresses de la littérature Taarmelienne. Plus que les événements que décrit le récit, c'est l'esprit picaresque et les expressions qu'emploie l'auteur (les auteurs?) qui donne à cette oeuvre une richesse que l'on trouve rarement dans la poésie moderne. L'emploi de termes désuets et d'expressions du crû donnent à l'ensemble un charme certain. Les faits historiques nous intéressent moins que la manière dont les Taarmeliens les ont vécus et retenus. Le texte donne également une bonne idée de l'état d'esprit Taarmelien: l'indépendantisme y transpire à chaque strophe. Par souci d'économie, seuls les vers les plus représentatifs ont été retranscrits. La version originale dépasse les 25.000 lignes et traite de sujets aussi divers que la fenaison du cresson, la solitude du vacher conduisant le troupeau dans les alpages, les ravages des conditions météorologiques ou les longues "rétributions" entre familles rivales. De plus, comme toute tradition orale, celle-ci existe en de nombreuses versions souvent contradictoires. Ainsi, chaque village prétend être le lien de naissance de personnages légendaires comme Lyle Espinard ou Judie Fleur D'ylang. Dans la mesure du possible, nous avons sélectionné la version recevant le plus d'approbation. Nous avons tenté de garder le rythme et l'esprit du texte original en recourant à une traduction littéraire plutôt que littérale. Aussi, certains passages trouvent-ils un sens différent que les interprétations généralement admises.

oici l'extrait :

  1. Ecoutez, hommes libres, enfants de Taarmel 
  2. La voix des ancêtres et la voie du sang. 
  3. Elle conte les jours où le danger mortel 
  4. Apporta l’affranchissement exaltant. 
  5. Toi qui l’entend, clame haut et fort à tes frères, 
  6. Ce que le chant de la terre dit tout bas. 
  7. Garde l’épée à la main et l’oeil ouvert 
  8. Car la liberté vaut cent et mille combats. 
  9. En ce temps là, nous étions grands et fiers, 
  10. Elevant nos bêtes, labourant nos champs. 
  11. Notre volonté était faite de fer 
  12. Comme l’était notre esprit triomphant 
  13. Avec nos glaives, nous défendions nos terres 
  14. Avec nos charrues nous les cultivions 
  15. La famille et la vie simple au grand air 
  16. Faisaient de nous une des plus grandes nations 
  17. Chaque lignée avait sa résidence, 
  18. Son héros, sa culture, sa tradition, 
  19. Et c’est aux champs qu’elle mettait en semence 
  20. Qu’une famille devait sa ferme et son nom. 
  21. A Zern régnait l’acanthe, à Styl l’aneth. 
  22. Le chardon fleurissait à Picadaise. 
  23. Yechal était aux vignerons Xerhès, 
  24. Et Raghuntos aux charpentiers cyprès.
  25. Nos familles se réunissaient en Clan 
  26. Les clans en Tribu, les tribus en Maisons 
  27. Chaque Maison avait ses Nobles dirigeants, 
  28. Ses Druides sages, ses Cabalerres de renom. 
  29. Quand le roi Forwan manda à la guerre 
  30. L’ost, le ban et tout homme digne de ce nom, 
  31. Nous partîmes de fer et de mailles couverts 
  32. Donner des coups, des beignes et des horions 
  33. Noires furent les batailles et noire fut la guerre. 
  34. Avec des armes de lâches et d'initiés 
  35. L’ennemi apporta morts et misères. 
  36. Que peut faire l’homme avec son glaive d’acier? 
  37. Pour chaque héros dont l’exploit est chanté, 
  38. Mille preux seront oubliés sans hommages. 
  39. Mais pour quelque bellâtre parfumé, 
  40. Les louanges vont à la Tour de Jade. 
  41. Forwan mourut inconquis et invaincu 
  42. D'un troupeau il avait fait une nation 
  43. Mais Darane perçu son tribu 
  44. De la reine, personne ne quitta le giron 
  45. Alors commença la Danse des Couteaux 
  46. Le réal des dagues, la saltarelle des poisons 
  47. Les vainqueurs n'étaient ni grands, ni forts, ni beaux 
  48. La mort chanta sans rime ni raison 
  49. Alors, des crocs de pierres bava l'acide 
  50. Qui brûla et chair et fer et corruption 
  51. Princes et Feudataires saponides 
  52. Glissèrent un à un vers l'Oblivion 
  53. Quand le Parfumé lâcha ses sbires 
  54. Et saisi le bâton de hêtre. 
  55. De mal, le temps devint pire 
  56. Quand il s'assit sur le trône de fer 
  57. Almaric le maudit se mit sous sa lame 
  58. Par une nuit sans lune, il régna 
  59. De la terre il but le sang et des enfants l'âme 
  60. Sous sa botte, le sable pleura 
  61. Toutes les familles écrivirent son nom 
  62. Et levèrent le poing au ciel 
  63. La haine se transmit comme un brandon 
  64. Et le feu brûla dans l'oeil de Taarmel 
  65. Les Cabalerres pointèrent droit 
  66. Et le métal pénétra dans le cou 
  67. Nous étions un contre cinquante trois 
  68. Mais nous rendions coups pour coups 
  69. De l'aube rouge à l'aube rouge 
  70. Nous leurs avons limé les crocs 
  71. Dans le tonnerre du bove farouche 
  72. Almaric devint brûlot 
  73. Mais les Loups se joignirent au carnage 
  74. Là où le folque avait péri 
  75. De la guerre ils prirent l'avantage 
  76. Et tendirent le sueur blanc 
  77. Sur la grande plaine orange 
  78. Mordus, blessés, sous le fer des chevaux 
  79. Les Cabalerres tendirent le manche 
  80. Ou périrent sous le couteau

Analyse et commentaires:

  • 1 On notera que dans leur langue native, les Taarmeliens se disent "Taarmeliaans". La doublure des voyelles est typique de ce dialecte.
  • 3-4 Les Taarmeliens accordent une grande importance à leur liberté. Parallèlement, le danger est considéré comme le prix de la liberté. Les deux concepts sont donc indissociables.
  • 5 Il s'agit d'une exhortation à transmettre la tradition orale.
  • 6 Les Taarmeliens considèrent que la terre n'appartient à personne, mais que les hommes appartiennent à la terre. Il semble évident que les conditions géographiques ont fortement influencé la culture et le mode de vie Taarmelien.
  • 8 "Vrijheid is honderd en duizen strijden waard" est devenu la devise nationale. La version originale parle de "cents et milles coups", la traduction habituelle "cent mille combats" est donc erronée.
  • 9 La grandeur est une des quatre vertus, la fierté doit être interprétée comme "la joie d'être encore vivant"
  • 10 Les Taarmeliens considèrent les deux comme antithétiques.
  • 11 Le minerai ferreux est courant mais le charbon est quasi inexistant. Le fer, si proche et pourtant inaccessible, prend donc de grandes connotations symboliques.
  • 16 Taarmel était beaucoup plus étendue à l'époque, mais n'était au mieux qu'une confédération de clans.
  • 17-18 Cette apparente simplicité cache une réalité complexe. Le sol Taarmelien est peu fertile et y faire pousser quelque chose est un exploit apportant honneur (le nom) et richesse (par la vente de plantes, légumes et bois). La politique agraire de la Magiocratie, ainsi que les importations, ont augmenté la production agricole et la disponibilité de denrées et de bois. L'équation une famille = un végétal n'est plus d'actualité.
  • 21-24 Ces plantes et arbustes ont ici une valeur symbolique.
  • 23 Le cru Xerhès reste un des meilleurs vins de table de la Magiocratie. La Maison Xerhès a été une des premières à diversifier ses activités, d'où sa prédominance économique et politique.
  • 25-27 Le système de liens parentaux multilinéaires est extrêmement compliqué. La politique matrimoniale est une matière de grande importance.
  • 28 Les druides constituaient la principale caste sacerdotal. En encourageant la vénération de L'Archimage, la Magiocratie a muselé l'un des principaux moteurs d'opinion dont elle n'avait pas le contrôle. On notera que la Saga assimile Druide et Shaman en une seule entité.
  • 28b Les Cabalerres sont une caste de combattants d'élite. Comme ils ne montaient pas forcément des chevaux, le terme "Equites" désignant les premiers Chevaliers ne s'applique pas à eux.
  • 29 Forwan L'Invincible (1195-1253), 21ème (et dernier) roi de Kalinéa. La légende veut qu'il prit la succession de son père décédé lors de la Bataille des Foudroyants. Les archives démontrent l'impossibilité de cette légende.
  • 30 Autrement dit, l'armée régulière, les troupes levées et tout ceux capables de tenir un couteau (ce qui représente la quasi totalité de la population).
  • 32 La traduction enlève beaucoup de la force de ces trois termes.
  • 33 Il s'agit bien sûr de la Guerre Noire.
  • 34 Notez le peu de respect accordé aux lanceurs de sorts, qu'ils soient alliés ou ennemis.
  • 37-38 Il s'agit d'une axiome de barde, répétée au début et à la fin de chaque "Cérémonie du Souvenir".
  • 39 Il pourrait s'agir d'Arkhan ou de l'un de ses lieutenants. Dans un pays où l'eau est rare ou boueuse, quelqu'un de lavé et parfumé ne peut être qu'une femme ou une lopette.
  • 40 La théorie des "Invisibles Protecteurs" est issue des bardes, et les bardes sont issus des druides : les Taarmeliens désignent les "Esprits" comme les véritables vainqueurs de la Guerre Noire.
  • 41 D'où son surnom.
  • 42 Les douze provinces de Kalinéa n'ont pris conscience de leur identité en tant que nation qu'avec la découverte et la confrontation de pays visiblement différents d'eux.
  • 43 Dans la mythologie Galek, Darane ou Dorowane est la femme du dieu de la guerre, Melchi ou Melgib. Ce que l'un donne, l'autre le reprend. Ici la déesse de la fertilité fait payer chèrement le succès guerrier de Forwan.
  • 44 En fait la reine Vanya eut cinq enfants. Quatre moururent de maladie. Une fille vécu jusqu'à sa puberté. Victime d'un accident étrange pendant une période politique troublée, sa disparition rendit sans objet les débats sur la transmission de la couronne par les membres féminins de la famille royale.
  • 45 "La danse des couteaux" est une expression Taarmelienne désignant les guerres de "rétribution" entre deux ou plusieurs familles.
  • 46 Le réal est une danse de marin, son évocation chez un peuple vivant loin de la mer est des plus surprenantes.
  • 47 Ils avaient donc la quatrième vertu Taarmelienne : ils étaient malins.
  • 48 La spirale des assassinats est devenue incontrôlée. La mort est moins importante que le fait qu'elle n'a plus de motif réel.
  • 49 Les crocs de pierres désignent les tours de la Guilde. L'expression est tombée en désuétude. Notez les jeux de mots avec les vers 70 et 73.
  • 50 Autrement dit, la magie dévora aussi bien les pourris que les guerriers et les civils. Il s'agit du coup d'état Magiocratique qui commença par la destruction des lignes de ravitaillement.
  • 51 C'est à dire "glissants comme une savonnette". L'intention est ironique et insultante. Notez le jeu de mot avec le vers 52.
  • 52. Dans la mythologie Galek, Oblivion est le non du Grand Rien où se perdent les ennemis du dieu des ouragans. Sort infamant: même leur nom est aspiré dans L'Oblivion. Il ne peuvent donc être vénéré comme les autres morts.
  • 53. Ce terme insultant désigne L'Archimage.
  • 54 Le hêtre est utilisé pour faire des verges servant à diriger les troupeaux. Sa résistance à l'humidité en fait une hampe de lance idéal. Ce vers signifie qu'Arkhan a pris le pouvoir de diriger (le fouet) et le pouvoir militaire (la lance). Il est donc roi.
  • 55 La météorologie Taarmelienne est catastrophique. Dire que le "temps est pire" est un euphémisme pour parler de tempêtes.
  • 56 Le trône de Kalinéa n'a jamais été en fer. Il faut voir ici un symbole de solidité.
  • 57 Albrecht de la Marec dit Almaric (1217-1278), maître nécromancien. Héros de la Rencontre des Trépassés et premier Magiocrate de Taarmel. Mort pendant les Années D'effroi.
  • 58 Sans l'aide des instances stellaires, c'est-à-dire sans sagesse.
  • 59 Sa politique vinicole avait pour but de déstabiliser la turbulente maison Xerhès. On estime actuellement que cette stratégie maladroite est à l'origine de l'insurrection de Xerhès et de ses alliés, menant tout droit la Magiocratie dans les années d'effroi.
  • 59b Albrecht de la Marec avait la réputation de se nourrir d'enfants et de greffer leur âmes dans le corps de défunts pour en faire une police invincible et fidèle. Aucun indice en ce sens n'a jamais été trouvé.
  • 60 Taarmel étant très sablonneux, les trépassés sont enterrés dans le sable incultivable, ce qui a tendance à momifier leur corps. Il est notoire que de la Marec s'était spécialisé dans la communication avec les morts.
  • 61 Autrement dit, tous le haïssait assez pour s'en faire un ennemi personnel.
  • 62 Appel aux instances célestes. Comme "Almaric règne par une nuit sans étoile", il ne peut que perdre.
  • 63 sans doute une référence à la Nuit des Ardents où les zombies d'Almaric continuaient à circuler entre les bâtiments officiels, inconscients de la poix enflammée dont les avaient recouverts les partisans. L'incendie détruisit toute la cité administrative et une partie des faubourgs de Yechal.
  • 64 Notez qu'il n'est fait aucune mention de Virunya ou d'Adarian : c'est une guerre qui ne concerne que les Taarmeliens.
  • 65 Une charge de Cabalerres debouts sur leurs taureaux de combat et tranchant les têtes des soldats qui n'ont pas été écrasés par le troupeau est une vision qui a terrifié plus d'un Loup d'argent.
  • 66 Toutes les techniques propres aux vendettas sont utilisées. Les Taarmeliens ont retenu la leçon et ils s'attaquent à la logistique avant de combattre la soldatesque. Voir commentaire 50.
  • 67 Cinquante trois semble être un chiffre magique pour les Taarmeliens. Adhalmar l'érudit souligne que ce chiffre est indivisible. Cet unique motif nous semble bien maigre. Si les troupes Taarmeliennes étaient effectivement en sous nombre, les troupeaux furieux qu'ils lançaient devant eux comblaient amplement cet handicap. Les Mages de Veille qui se targuaient de leur intelligence ont été vaincus par des bestiaux stupides.
  • 68 "L'aube Rouge" est l'aube de sang. Ce passage signale que la nuit n'a pas arrêté les combats.
  • 70 On estime que près des trois quarts des tours Magiocratiques et des tours Magistèrielles (et leurs dépendances) ont été détruites pendant l'insurrection, la plupart dans les premières années. La Saga prend des libertés avec la chronologie des événements.
  • 71 Le Bove (ou Boof) est un buffle de combat plus gros qu'un cheval percheron et armé de cornes relativement longue. L'extermination des cheptels de boves est sans doute ce qui a permis la victoire finale du Loup d'argent. L'espèce est presque éteinte. La possession d'un bove est punissable comme "détention d'arme de guerre".
  • 72 Ses possessions magiques assuraient son invulnérabilité en combat singulier. Il est mort pris au piège dans l'incendie de la tour de Yechal, vers la fin des Années d'Effroi. Une fois encore, la Saga ne suit pas l'ordre chronologique des événements.
  • 73 L'ordre du Loup d'argent fondé par Fédor Damaris en 1254. Le commandeur Damaris s'occupa surtout de la pacification de Virunya. Il ne dirigea personnellement la reconquête de Taarmel qu'après la perte de quatre de ces lieutenants. On notera que le Loup d'argent était prêt à l'action dès le début de l'insurrection. Son organisation est certainement antérieure à la mort du roi Forwan.
  • 74 Le folque est un oiseau à grand empennage. Majestueux et vif quand il vole, il est grotesque et maladroit quand il redescend sur terre. Le folque désigne ici les initiés : les réalités terre à terre leur avaient échappé.
  • 75 Le Taarmelien reconnaît et honore la supériorité de son vainqueur. Ce respect a beaucoup joué dans la reconstruction au lendemain de la guerre civile.
  • 76 Les nécromanciens étaient habillés de noir, les Loups d'argent de blanc. Ce symbole a marqué les esprits et a sans doute accélérer l'armistice.
  • 77 C'est-à-dire la couleur du sang séchant dans le sable jaune.
  • 78 "Mordus" désignent clairement l'identité des vainqueurs : ce ne sont pas les initiés. "Sous le fer des chevaux" signifie que les Cabalerres n'avaient plus de monture.
  • 79 Signe de soumission : on donne son arme la plus personnelle en pointant la lame vers soi. C'est un acte particulièrement dangereux. Il indique que mourir en luttant est aussi inutile que de mourir en se soumettant. C'est un symbole extrêmement fort.
  • 80 Tous ne se sont pas rendus et on continué le combat. 

Conclusions:

ans la réalité les Cabalerres de la maison Xerhès furent nombreux à ne pas se soumettre et à rester en vie. Potron de Xerhès avait encore les moyens de continuer la guerre quelques mois alors que la Magiocratie était exsangue. Ses chances de vaincre était à peu près nulles mais il pouvait causer des dégât irréparables. C'est finalement autour de la table de négociation que le rusé Potron fut vainqueur. Les mesures de clémence de l'Archimage tenaient plus de l'arrachement douloureux que du signe de paix altruiste.

a saga ne décrit pas ce qui constitue l'origine de l'organisation sociale Taarmelienne actuelle. Les grandes familles jurèrent de s'allier mutuellement pour bouter l'envahisseur hors de Taarmel. La politique matrimoniale qui avait toujours été une affaire de patience devint tout à coup frénétique. Consolidant leurs liens par un maximum de mariage, l'identité des clans et des Maisons se dilua au point que tous les Taarmeliens devinrent cousins d'une manière ou d'une autre. Mais "Daranne préleva son tribut" comme disent les natifs : la consanguinité affaiblit les clans au lieu de les renforcer.

a "Grande Revanche" n'eut jamais lieu. Les compromis de paix se révélèrent plus qu'intéressants et, à tout prendre, le gouvernement des Magiocrates n'est pas très différent de celui des Feudataires. S'il est encore mal vu de contracter un mariage avec un nécromancien, les adoptions sont assez courantes. Par contre, la magie est rentrée dans les moeurs et les cadettes de famille ne pouvant être mariées vont souvent "faire un tour à la tour" .

GAROU 2001