Les Chroniques d'Arkhan

BIBLIOTHEQUE - ART - SOCIETE - HISTOIRE - DIVERS
Arkhan : 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-12-14-15-16 / Soirées : 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10


Arkhan 9

Le prix de la victoire

rois ans, trois longues années se sont écoulées depuis l’annexion de Brazel par la Magiocratie d’Arkhan. Et bien des choses ont changé. Sous l’impulsion du chevalier du Loup d’argent Landrac, les Brazélites ont développé leur ville grâce aux nombreux subsides officiels. Il a fallu reconstruire des murs, défricher les environs, y établir des comptoirs marchands, une bibliothèque, un hôpital, une Veille, une Milice et former les Arkhantes qui donneraient un nouveau départ à cet antique citadelle.

ous ces efforts ne furent pas vains. De nombreuses gens de toutes les provinces vinrent s’établir à Brazel. Certains avaient entendu parler de cette étrange malédiction qui gênait toute magie et souhaitaient en savoir plus, d’autres comptaient profiter des aides que la Magiocratie offrait à tout nouveau Brazélite. Toujours est-il que la ville compta bientôt parmi ses habitants des représentants des Maisons nobles et avec eux, de l’argent et des raffinements jusqu’alors rarissimes.

ême si certains purent regretter le départ du chevalier Foris qui les avaient soutenus durant les heures sombres de la seconde Guerre Noire, le chevalier Landrac suscita l’admiration par l’efficacité de son action. Dans de très rares cas on pouvait apercevoir des groupes épars d’orcs ou de gobelins venant dans les douves, à la lueur du crépuscule, chercher leur maigre butin dans les restes souillés des hommes. La Guerre s’étant calmée, la Missive relia le courrier de Brazel aux plus grandes villes, désenclavant définitivement cette jeune forteresse. La qualité de la vie augmenta, le danger diminua et beaucoup de vétérans se reconvertirent en de petits métiers. Dans ce climat de sécurité, des unions furent célébrées et l’on pu entendre les premiers cris de nourrissons dans les nuits calmes. Bref, il faisait bon de vivre à Brazel. Au bout de ces trois ans, la Magiocratie annonça qu’elle arrêterait ses subsides et que Brazel allait enfin pouvoir voler de ses propres ailes, laissant les anciens colons prendre leur destinée en main.

( ... )

rois ans, trois longues années se sont écoulées depuis l’annexion de Brazel par la Magiocratie d’Arkhan. Et bien des choses ont changé. Pour faire oublier le carnage qu’avait laissé derrière elle la Guerre, la Magiocratie avait aveuglé les anciens colons devenus, pour l’occasion et par de colossales sommes d’argent, Brazélites. Beaucoup s’enrichirent sur le dos des habitants, monopolisant le commerce ou encore se lançant dans d’interminables travaux coûteux. Sous les yeux impuissants du chevalier Landrac, les subsides eurent vite fait de disparaître. Les colons restaient des colons et leur avidité légendaire n’échappa pas à la règle.

out cet argent fut mal dépensé, et l’on raconta que les autorités locales acceptèrent un marché avec les grandes Maisons Arkhantes en échange de leur aide et de leur argent. Ces dernières amenèrent leurs complots dans la cité. L’épouvantable affliction magique qui frappait les alentours attira toutes sortes de savants farfelus espérant faire une grande découverte.

près que le chevalier Foris fut évincé de sa place pour avoir couvert les agissements de ceux qui lui avaient craché à la figure, le chevalier Landrac fit preuve d’une fermeté et d’une sévérité exceptionnelle à l’encontre de ces mêmes colons. Il fit bien comprendre que les Brazélites n’auraient pas de seconde chance et il se lança dans une éradication systématique de toute vie non humaine aux alentours. Le courrier arriva par les Missifs et avec eux les lettres de familles qui ne trouveraient leur place que sur une tombe. Les illusions se brisèrent et bon nombre de vétérans sombrèrent dans la mélancolie, repensant avec tristesse à ce qu’ils avaient accompli autrefois. Au comble de cette déchéance, la Magiocratie annonça qu’elle laisserait les Brazélites se débrouiller seuls. Seul point positif, le chevalier Landrac allait enfin s’en aller...

GAROU 2001