Les Chroniques d'Arkhan

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Arkhan 11

Aux ordres d'Umath

orts de leur répétition commune, les Brazélites avaient repris espoir en la réussite de leur mission. Certes, les quelques mauvaises nouvelles qui leur étaient parvenues lors de cette dernière halte les laissaient encore perplexes quant à l’implication de l’armée Magiocratique dans cette vaste opération, mais tous avaient renoué les liens solides du passé. Comme à chaque fois qu’ils étaient tous ensemble confrontés à l’adversité, les Arkhantes faisaient montre d’un indubitable esprit de cohésion et de fraternité. Plus que jamais la faute d’un seul pouvait sceller le destin de tous.

l leur apparaissait maintenant avec certitude que la seule façon de venir à bout de ceux qui les attendaient avec impatience était d’attendre ou de susciter le moment propice pour frapper avec toute la puissance dont ils seraient capables au cœur même de l’ennemi. Même le mercenaire à la terrible réputation qui les commandait, Spad le Rouge, semblait perplexe quant à la possibilité de se débarrasser des stratèges identifiés.

e qui avait pu être pris comme un loup qui se rendait dans la bergerie devenait de plus en plus une mission suicide. Si le masque venait à tomber trop tôt, les Arkhantes seraient livrés à eux-même sans aucun appui, en territoire hostile, aux prises avec un ennemi bien plus puissant qu’eux et sans aucune chance d’apprendre quoi que ce soit d’utile pour les renseignements magiocratiques. Les lendemains semblaient bien sombres et Brazel bien trop lointaine.

utre les sempiternelles créatures dangereuses peuplant les étendues sauvages, la troupe rencontra une patrouille inhumaine de l’armée du Nord. Cet épisode permit de se tester en situation réelle, glaçant le sang pour certains, stimulant pour d’autres. La proximité de ces orcs arborant le blason de gueule à la hache de sable ravivait de tristes souvenirs pour les survivants du passé. Le subterfuge marcha à merveille, la confiance revint. Après tout, cette armée ennemie, tellement hétéroclite, ne semblait pas s’embarrasser d’une culture commune, la précision ne semblait pas non plus son fort, quelques noms de dirigeants haut placés avaient suffit à dissiper les soupçons de cette escouade orc. Mais ce n’était que des orcs, comment être aussi crédible dans la durée en vivant à proximité de son ennemi, couchant dans son lit, mangeant à sa table, et riant de ses blagues ? Le réel défi était pour plus tard.

e reste du voyage fut à l’image de ce qu’on pouvait en attendre, quelques patrouilles évitées, des campements contournés, des escarmouches multiples avec des créatures sauvages. Cette véritable troupe du Nord commençait à s’appeler par ses faux noms, évitait instinctivement les expressions arkhantes et les mots qui pouvaient les trahir, près d’une Lune après avoir endossé leur nouvelle identité, ils avaient acquis la crédibilité nécessaire à faire douter un gradé ennemi.

’est alors que les éclaireurs revinrent précipitamment, ils avaient localisé l’endroit. A quelques heures d’ici, encaissé dans un vallon boisé, un manoir imposant et inquiétant semblait habité, aucun étendard de l’armée du Nord n’y flottait pas plus que d’insignes qui auraient pu trahir leurs activités. Au terme de leur longue marche, le plus dur restait à venir, les premières impressions étaient les plus importantes, il fallait à tout prix être convaincant. Et pour la première fois depuis leur départ de Brazel, en ce 24ème Soleil de la Lune du Pégase, certains se demandèrent jusqu’où il faudrait aller pour rester crédible...

GAROU 2001