Les Chroniques d'Arkhan

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" Avant, il n'y avait rien... "

arole d'Azémien sans doute... Et dire qu'ils se prétendent apôtres de justice, dispensateurs de vérité, propagateurs du renouveau. Mais quel renouveau ? ! Celui des mystifications et des contrevérités ? Si tel est le cas, l'humanité n'a pas besoin de leur aide. Elle possède déjà largement son lot de faussaires et d'imposteurs de toutes sortes pour qu'on vienne encore y rajouter les prêtres de Luksos. Je vois déjà vos yeux s'écarquiller de surprise. Non, je ne suis pas un blasphémateur. Encore moins un agitateur dont les seuls desseins sont de nuire à la paix interne de notre bien-aimée Magiocratie. On peut même dire que j'occupe en son sein un poste d'importance. Mais je ne peux supporter l'idée que des mensonges éhontés viennent perturber le jugement d'une population qui a déjà une nette tendance à se laisser manipuler.

ar chers amis, il faut que vous sachiez que la vie religieuse avant l'arrivée de l'hypocrite était bien plus fournie que certains veulent bien le laisser croire. D'après des calculs effectués par mon ami chroniqueur Hyefgueny Attol, pas moins de 500 cultes différents étaient recensés au milieu du 15ème siècle. Dans la plupart des régions de l'actuelle Magiocratie, on vénérait depuis très longtemps des choses aussi variées que les esprits des animaux, la mémoire de certaines personnalités légendaires, des objets aux pouvoirs mystérieux, des génies protecteurs... tous assimilables à une divinité dans le cadre sémantique du terme. Déjà dans des textes datés du 4ème siècle on fait état de rites religieux lors de cérémonies de mariages, de services funéraires, de changements saisonniers... On en appelle au soleil ou à Lün le grand astre, à l'ours ou à l'aigle, à Moïra la sorcière rousse ou à Yashnou le druide millénaire.

ue croit de Hulvat lorsqu'il parle d' " appétence populaire de spiritualité " ? Que l'humanité a attendu l'arrivée du Messiah pour combler le désir de découvrir son origine ou sa destination ? Que les questions les plus essentielles n'ont pris forme qu'il y a 20 ans ? C'est faire insulte à 15 siècles d'histoire que d'imaginer qu'aucun esprit humain n'a essayé de trouver des réponses aux fondements de l'existence de l'homme. Ce l'est encore plus que de même oser penser que les questions elles-mêmes n'avaient jamais été posées !L'homme a toujours eu besoin de surnaturel. L'inexpliqué le fascine car il trouve en celui-ci un écho des questions auxquelles il ne peut trouver d'autre réponse que l'incertitude. Il suffit pour cela de se rappeler des descriptions faites à l'époque par les personnes ayant rencontré l'Archimage Arkhan et de la période de dévotion qui suivit son arrivée en Kalinéa. Aujourd'hui encore, la frontière qui sépare la dévotion de la déférence est floue et bon nombre d'observateurs s'interrogent encore sur la nature avérée de ce premier Archimage.

'entends déjà fuser les répliques de ceux que ce texte écoeure : " Ces cultes ne montraient aucun pouvoir tangible... aucun miracle ". Et voilà ! Le ton est donné ! Aujourd'hui, ce n'est pas tant le message spirituel qui importe que ce qu'il est possible d'obtenir grâce à la soi-disant vénération de Luksos. Tous ces fidèles le seraient-ils tant s'ils n'avaient pas le désir d'être soignés, guéris de leurs maux ou encore ramenés à la vie ? Permettez-moi d'en douter... Si on continue à évoluer de la sorte on en arrivera à ce que n'importe quel initié charismatique et disposant d'une certaine puissance puisse prétendre au statut d'envoyé de dieu et trouve des gens pour le croire et le suivre. Une religion, n'est-ce pas plus qu'une réponse à des besoins matériels - somme toute légitimes - mais tellement futiles en regard de son apport spirituel ? La religion nourrit l'esprit humain, en définissant son rapport avec le sacré. Elle le grandit en lui faisant prendre conscience de la complexité de sa nature. Et je ne parle pas ici d'une religion en particulier mais plutôt de toute foi véritable quelle qu'elle soit. L'objet religieux est complexe et extrême, situé dans les racines même de nos incertitudes et de nos craintes. Je fais moi-même partie d'un ordre religieux. Je vénère Yahlmut, l'Aïeul de Soluna... Je n'ai jamais vu un prêtre de Yahlmut ramener un de ses fidèles d'entre les morts... J'ai vu bon nombre de fidèles mourir, toujours ils étaient accompagnés... Et à ce moment leurs visages ont tous reflété la paix intérieure...

Anonyme

GAROU 2001